samedi 19 janvier 2008

Melchisédech

Melchisédech & Jésus

Qui est Melchisédech?

Le haut Personnage de Melchisédech (le nom a différentes graphies: Melkisedeq, Melchisédek, Melchitsédek, ou encore, en Hébreu, Malki-Sèdèq) intervient très brièvement dans l’histoire d’Abraham (Genèse XIV, 18-20).


Abraham rencontrant Melchisédech

L’on ne sait à peu près rien de lui, ni d’où il vient, ni où il va, et à peine qui qu’il est, puisque son Nom («Roi de Justice») et son Titre Roi de Salem», c'est-à-dire «Roi de Paix») ne peuvent être précisément mis en relation avec quelque chose de terrestrement et d’historiquement connu.

Au moment où Melchisédech {ap}paraît, Abraham revient victorieux d’une campagne contre quatre rois, qui, en lutte contre les rois de Sodome et Gomorrhe, s’étaient emparés des gens et des biens de Lot, son neveu, lui-même emmené en captivité par eux. Tandis que le roi de Sodome, de retour sur ses terres, vient à la rencontre d’Abraham, un énigmatique Personnage se présente à Abraham, apportant avec lui du Pain et du Vin.


Sur cette peinture, l’on peut voir Abraham s’inclinant devant Melchisédech en train de bénir le Pain et le Vin.

De façon des plus condensées, deux versets seulement narrent cet important événement dans la Bible:

«Melchisédech, Roi de Salem, apporta du Pain et du Vin; il était Prêtre du Dieu Plus-Haut. Il prononça cette Bénédiction : "Béni soit Abraham par le Dieu Plus-Haut Qui créa Ciel et Terre, et béni soit le Dieu Plus-Haut Qui a livré Tes ennemis entre Tes mains". Et Abraham lui donna la Dîme de tout.»

Et c’est tout!

D’où sort-il?, l’on ne sait pas! C’est presque comme s’il arrivait de sous terre!

Puis au Psaume 110, Melchisédech est présenté comme une figure de David, lui-même figure du Messie, Roi et Prêtre:

«Le Seigneur l'a juré en un irrévocable Serment: Tu es Prêtre à jamais selon l'Ordre du Roi Melchisédech

Dans l’épître aux Hébreux (VII, 1-3), Melchisédech nous est présenté par l’Apôtre Paul comme rien de moins que la Figure prophétique du Christ Lui-même. étant «sans père ni mère», il se situe hors du Temps, il est assimilé au Fils de Dieu et jouit d’un Sacerdoce éternel. De ce fait, le Sacerdoce de Melchisédech est bien supérieur à celui des prêtres juifs (seulement prêtres selon l'ordre d'Aaron, le frère de Moïse), car non seulement ceux-ci sont mortels comme «tout le monde», mais, en la personne de leur ancêtre Abraham, ils ont dû payer la Dîme à Melchisédech et également reçu de lui la Bénédiction. Jésus, Qui, tel Melchisédech, n’est pas de descendance sacerdotale, est présenté là comme étant «Prêtre selon l'Ordre de Melchisédech».

Le «Sacrifice de la Messe»

L'église catholique, dans les textes liturgiques, de la messe s'en souvient lorsque, par la prière eucharistique, elle implore, en effet, le Créateur en ces termes:

«Et comme il T'a plu d'accueillir les présents d'Abel le Juste, le Sacrifice de notre père Abraham, et celui que T'offrit Melchisédech Ton Grand-Prêtre, en signe du Sacrifice parfait, regarde cette Offrande avec Amour, et dans Ta Bienveillance, accepte-la.»

L'église catholique croit et enseigne que la messe est la continuation et la re-présentation du Sacrifice de Jésus, ou mieux, permet de «rendre présent l'unique Sacrifice du calvaire» (Hébreux VII, 25).

Il s’agit donc, de son point de vue, d’une Commémoration. Ses adhérents font valoir le fait que le mot «souvenir» ou « commémoration » a, toutefois, une signification plus profonde en grec que son équivalent français. Le mot grec signifiant «commémoration» a une signification bien plus forte que simplement «Souvenez-vous de moi en vous rappelant cet événement». Il signifie aussi: «Sacrifice répété» et même perpétué.

Sermon de Jean Chrysostome

Jean Chrysostome a fait une substantielle homélie au sujet de Melchisédech. Examinons-la de près, afin de voir si nous ne pourrions pas, par hasard, y apprendre quelque chose…

«Ce qui arrive sur mer et dans la conduite de nos pensées, doit se rencontrer aussi dans l'explication de l'écriture: le trouble, la crainte peuvent nous saisir, quand nous arrivons en pleine mer, non que la mer soit dangereuse, mais parce que nous sommes des navigateurs inexpérimentés. Un discours facile à comprendre par lui-même, peut devenir difficile par suite de l'inexpérience des auditeurs, et je vais en tirer de saint Paul un exemple. Après avoir dit que le Christ a été Pontife selon l'Ordre de Melchisédech, alors qu'il recherche ce qu'est Melchisédech, il ajoute:

«Nous avons sur lui à dire des choses nombreuses et difficiles à expliquer».

(Hébreux, V, 11.)

Que veux-tu dire, ô saint Paul? Difficile à expliquer pour toi, qui es doué de la sagesse d'en haut? pour toi, qui as entendu les mystères? pour toi, qui as été ravi au troisième Ciel? Si tu ne peux les expliquer, qui les comprendra? — Difficiles à expliquer, dit-il, non à cause de ma propre faiblesse, mais à cause de l'ignorance de ceux qui m'écoutent. Car, après avoir dit, «difficiles à expliquer» il ajoute: «parce que vous avez l'esprit lent à m'entendre».

Voyez-vous que ce n'est pas la nature de sa parole, mais bien l'ignorance des auditeurs, qui rend cette parole difficile à comprendre quand elle ne l'est pas par elle-même? La même cause la rend encore longue, bien que par elle-même elle soit courte. Aussi ne se borne-t-il pas à dire «des choses difficiles à expliquer», il dit encore «des choses nombreuses» imputant à la fois et la longueur et la difficulté à l'esprit lourd de ceux qui l'écoutent. De même, en effet, qu'il ne faut pas servir aux malades une table sans variété et sans apprêt, mais leur présenter des mets de toute sorte, afin que s'ils ne veulent pas de l'un, ils prennent d'un autre, s'ils refusent celui-ci ils acceptent celui-là; s'ils en repolissent un, ils portent la main sur un autre, afin que la variété triomphe de leur peu d'appétit, et que la diversité des plats finisse par vaincre leur dégoût; ainsi faut-il faire souvent pour notre esprit, quand nous sommes faibles, il faut alors nous offrir des discours abondants, pleins de comparaisons et d'exemples variés, de démonstrations et de périodes, de mille choses, enfin, parmi lesquelles nous pourrons facilement choisir ce qui nous est utile.

Quelque long et difficile à expliquer que dût être son discours, Paul n'a pas renoncé à enseigner à ses disciples ce qu'était Melchisédech; en disant «long et difficile à expliquer» il a éveillé leur attention, il les a empêchés d'écouter avec indifférence; mais il ne leur présente pas moins la table chargée, et il donne satisfaction à leur désir.

2. Faisons donc de même. Quoique nous ne puissions mesurer l'immense étendue, ni atteindre aux dernières profondeurs de la pensée de l'Apôtre, risquons-nous sur les flots, nous assurant, non dans notre force, mais dans la grâce qui nous est donnée d'en haut; risquons-nous sur les flots, non par confiance en nous-même, mais pour votre salut, et imitons en cela saint Paul. Car il n'a pas privé ses frères de ses instructions sur Melchisédech; écoutez plutôt la suite.

Après avoir dit: «Nous aurons sur lui à dire des choses nombreuses et difficiles à expliquer» il ajoute: «Car ce Melchisédech, Roi de Justice est aussi Roi de Salem, c'est-à-dire Roi de Paix, qui n'a ni père, ni mère, ni généalogie, ni commencement, ni fin, est l'Image du Fils de Dieu, et demeure Pontife à jamais». (Hébreux, VII, 1-4.) Vos oreilles n'ont-elles pas été blessées de l'entendre dire d'un homme qu'«il n'a ni père, ni mère, ni généalogie»? Et que dis-je, d'un homme? Quand ce serait du Fils, ne soulèverait-il pas encore une grave question? Car s'il n'a pas de Père, comment est-il le Fils? S'il n'a pas de mère, comment est-il le Fils unique? Il faut bien qu'un fils ait un père, ou bien il ne serait pas fils. Mais le Fils de Dieu n'a ni père, ni mère; pas de père, par sa naissance terrestre; pas de mère, par sa naissance céleste. Non, sur terre il n'a pas de père, et dans les cieux il n'a pas de mère. «Il n'a pas de généalogie».

Que ceux qui examinent curieusement sa substance l'entendent! Il en est pourtant qui admettent que ces mots: «Il n'a pas de généalogie» s'appliquent à sa Naissance céleste. Certains hérétiques ne le veulent même pas: car ils recherchent et scrutent indiscrètement cette naissance: les plus modérés cependant cèdent sur ce point et prétendent que ce mot: «Il n'a pas de généalogie» est dit de sa naissance terrestre. Montrons donc que Paul l'a dit de l'une et de l'autre, et de la céleste et de la terrestre. Car l'une est d'une Majesté accablante, et l'autre est un Mystère insondable.

Aussi Isaïe (485) dit-il: «Qui racontera Sa Naissance?» (Isaïe, LIII, 8). Vous m'objectez qu'il ne parle que de Sa Naissance céleste? Mais Paul, qui, après avoir parlé des deux Naissances, ajoute: «Il n'a pas de généalogie...»? C'est pour que vous croyiez qu'il n'en a ni selon cette première naissance, dans laquelle il n'a pas de mère ni selon sa naissance terrestre, dans laquelle il n'a pas de père; qu'après les avoir rappelées toutes les deux, il a dit: «Il n'a pas de généalogie».

Et en effet, si Sa Naissance ici-bas est incompréhensible, oserions-nous seulement lever les yeux sur Sa Naissance de là-haut? Si le vestibule du Temple est aussi redoutable, aussi inaccessible, qui entreprendra de pénétrer dans le Sanctuaire? Il a été engendré par le Père, je le sais. Mais comment? Je l'ignore. Il a été enfanté par la Vierge, je le sais. Mais comment? Je ne le comprends pas davantage. Sa double Naissance est un fait reconnu, mais la manière dont elles se sont opérées l'une et l'autre est un Mystère. Sans doute je ne sais pas comment il est né de la Vierge, mais je n'en reconnais pas moins qu'il est né d'elle, et ne me fais pas une arme de ce que j'ignore; pour supprimer le fait, agissez de même à l'égard du Père. Vous ne savez pas comment Jésus est né du Père, reconnaissez cependant qu'Il est né de Lui.

Et si les hérétiques vous disent: «Comment le Fils est-il né du Père?, abaissez leur orgueil vers cette Terre, et dites-leur: Descendez des cieux et expliquez-nous comment Il est né de la Vierge et puis vous pourrez regarder plus haut. Retenez-les, enfermez-les, ne leur permettez pas de reculer et de faire retraite dans le labyrinthe des raisonnements; retenez-les, serrés, non pas sous votre main, mais sous votre parole; ne leur donnez pas le loisir d'échapper par où ils voudront. Car, s'ils nous embarrassent dans les discussions, c'est que nous les suivons sur leur terrain, au lieu de les amener au pied des Lois des saintes écritures. Tenez-les assiégés de toutes parts par les témoignages de l'écriture, et ils ne pourront pas même ouvrir la bouche. Dites-leur: Comment est-il né de la Vierge? Je ne vous lâche pas, je ne recule pas. Ils ne sauraient vous le dire, quand ils l'essayeraient mille fois! Lorsque Dieu nous cache un Secret, qui le découvrira? La Foi seule peut alors nous instruire. Si vous ne pouvez comprendre et que vous cherchiez à raisonner, je vous dirai comme le Christ à Nicodème: «Je vous ai parlé des choses terrestres et vous ne me croyez pas; comment me croirez-vous, si je vous parle des choses célestes?» (Jean, III, 12).

Je vous ai parlé de l'enfantement d'une Vierge, et vous ne savez que dire, et vous n'osez ouvrir votre bouche, et voilà que vous avez la curiosité de rechercher la Naissance du Christ dans les Cieux? Et encore s'il ne s'agissait que des Cieux! Mais c'est le Maître même des Cieux que vous prétendez pénétrer! — «Je vous ai parlé des choses terrestres et vous ne me croyez pas». Il ne dit pas, vous n'êtes pas persuadés, mais «vous ne me croyez pas,» me montrant par là que si les choses terrestres mêmes exigent la Foi, à plus forte raison les choses célestes l'exigeront-elles. Et pourtant il parlait alors à Nicodème d'un genre de naissance bien inférieur: c'était du Baptême et de la Régénération spirituelle; et il est bien évident que ce sont choses intelligibles pour la Foi seule. Et s'il les appelait terrestres, ce n'est pas qu'elles le soient vraiment, mais c'est qu'elles se consomment sur la terre, et qu'en comparaison de cette divine naissance, de cette naissance inénarrable et au-dessus de toute intelligence, elles sont véritablement terrestres. Si donc notre régénération par les eaux du baptême ne peut être comprise, mais que la foi seule la puisse entendre, sans avoir à rechercher comment elle s'opère, quelle folie ne serait-ce pas que de mettre en oeuvre les raisonnements humains pour découvrir la naissance céleste du Fils unique et de vouloir s'en rendre compte? — Non, le Fils de Dieu n'a ni père, ni mère, ni généalogie: nous avons bien démontré comment.

3. Mais puisqu'il en est beaucoup qui, ne comprenant pas ce qui est écrit de Melchisédech, l'ont proclamé plus grand que le Christ, puisqu'ils ont suscité une hérésie, sous le nom de Melchisédécites, et qu'ils disputent avec nous, prétendant montrer qu'Il est plus grand que le Christ, et s'appuyant sur ces mots: «Tu es Pontife à jamais selon l'Ordre de Melchisédech» (Psaumes, CIX, 4), il faut leur répondre. Voici leur raisonnement: Comment ne serait-il pas plus grand que le Christ, quand le Christ est Pontife à son image et selon son Ordre? Mais nous, nous disons qu'il est un homme de notre espèce, si loin d'être plus grand que le Christ qu'il n'est pas même plus grand que Jean-Baptiste: car «il n'en a pas paru un seul plus grand que Jean-Baptiste» (486) a dit le Christ, «parmi ceux qui sont nés d'une «femme»». (Matthieu II, 11.)

L'argument est ici un sophisme, car Jésus, Lui aussi, est "né d'une femme". Cela montre bien qu'en disant cela Il ne parle justement pas de Lui! De plus, Melchisédech est précisément présenté comme étant "sans père ni mère"...

D'autres tombent dans une autre erreur et déclarent que Melchisédech est le Saint-Esprit; nous le nions également. Quel besoin y aurait-il eu pour le Verbe de Dieu de se faire homme si l'Esprit-Saint s'était déjà incarné? — Mais puisqu'il n'est pas plus grand que le Christ, puisqu'il n'est pas non plus le Saint-Esprit, qu'ils nous disent donc le lieu où ils le placent? Est-ce au ciel ou sur la terre? Ou dans les régions situées sous la terre?

Il est probable que Jean Chrysostome ne croit pas si bien dire...

Que ce soit au ciel ou ailleurs, nous allons leur faire entendre qu'il fléchit le genou devant le Christ incarné dans le sein de Marie, mère de Dieu. Car l'Apôtre dit: «Tout genou fléchira devant lui» et la suite. (Phil. II, 10.) Si donc tout genou fléchit devant le Christ, Melchisédech doit être moins grand que lui: car il adore le Christ, et le Christ est adoré. Si ces malheureux hérétiques regardent ce qui suit, où il est dit: «Est l'image du Fils de Dieu (Hébreux, VII, 3, il leur faudra bien comprendre que Melchisédech a été fait comme nous à l'image et à la ressemblance de Dieu.

Les Juifs disent qu'il était né de la fornication, et que c'est pour cela qu'il est dit sans généalogie; nous leur répondrons aussi qu'ils se trompent. Salomon, né de la femme adultère d'Urie, a une généalogie. Mais comme Melchisédech était la figure du Seigneur, et qu'il représentait une image du Christ, de même que Jonas, l'Écriture a passé son père sous silence , afin de nous faire voir en lui , comme en une image fidèle, le Christ qui n'a vraiment ni père, ni généalogie. — Mais ces Melchisédécites nous font encore cette objection: Que signifie donc ce que le Père dit au Christ: «Tu es Pontife à jamais selon l'Ordre «de Melchisédech?» (Psaumes) Nous leur répondons que Melchisédech a été un homme juste, et véritablement l'image du Christ, mu par l'esprit prophétique, comprenant le sacrifice qui devait être offert pour les nations; il a honoré Dieu avec le Pain et le Vin, à l'imitation du Christ qui devait venir. Et comme la synagogue juive, selon l'ordre d'Aaron, offrait en sacrifice à Dieu, non du pain et du vin, mais des génisses et des agneaux, et honorait Dieu avec des victimes sanglantes, Dieu parlant à Celui qui doit naître de la Vierge Marie, à Jésus-Christ, à son propre Fils, proclame ceci: «Tu es Pontife à jamais selon l'Ordre de Melchisédech». Non pas selon l'ordre d'Aaron, qui adore Dieu avec des génisses et des agneaux; mais: «Tu es Pontife à jamais selon l'Ordre de Melchisédech» présentant à jamais, par le Pain et le Vin l'offrande des fidèles. Par lui Gloire soit à Dieu et à l'Esprit-Saint, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.»

Après la lecture de cette longue prédication, dont la plupart des arguments sont assez faciles à réfuter, nous n’avons pas appris grand chose de plus si ce n’est que Melchisédech pourrait {pro}venir de «dessous la terre» (!), mais ce texte a, au moins, le mérite de poser le grand problème posé à la «catholicité» ou à l’«orthodoxie» par l’énigmatique Personnage de Melchisédech

Le Prêtre-Roi Melchisédech

«Derrière Moise se tient le Prêtre sans parents,
le Roi de Justice, Melchisédech, Fils du Soleil rouge

«Par Melchisédech et par Moïse
parviennent aux créatures
les Bénédictions qui les guérissent.»

- Sédir: «Le Sermon sur la Montagne» -

Melchisédech dans la Bible

Depuis des temps immémoriaux, l’énigmatique Figure de Melchisédech, apparaissant dans l'Ancien Testament pour re-disparaître aussitôt, a maintenu en éveil la réflexion des Biblistes et nourri la méditation des esprits éveillés.

Si l'écriture Sainte – la Bible - renseigne déjà un minimum sur Melchisédech, elle n’est pourtant pas la seule, car la Tradition apporte aussi quelques informations.


Curieusement, la Scène/Cène où Melchisédech
bénit le
Pain et le Vin et reçoit d’Abraham «la Dîme de tout»
est ici vue
en contre-plongée…, donc d’en bas

Récapitulons; Melchisédech est donc mentionné à trois reprises dans la Bible :

1. Au chapitre XIV de la Genèse, il est dit que Melchisédech, Roi de Salem et Prêtre du Plus-Haut, bénit Abraham, victorieux de ses ennemis.

2. Au Psaume CX, verset 4, il est écrit: «Le Seigneur a juré et Il ne S'en repentira pas: Tu es Prêtre éternellement, selon l’Ordre de Melchisédech.»

3. Dans l'épître de Paul aux Hébreux, il est, en quelque sorte, affirmé que Melchisédech est la Préfiguration du Christ Lui-même.

Extra-ordinaire, assurément, était cet Être devant la Bénédiction de Qui s'inclina le Père des Croyants, celui qui, si souvent, avait été béni de Dieu et en qui toutes les Nations de la Terre devaient être bénies.

Melchisédech est-il tout droit descendu du Ciel pour bénir Abraham et y est-il ensuite remonté?, ou bien est-il sorti de {la} Terre et y est-il ensuite rentré?, étant donné qu'après cette Bénédiction l'écriture Sainte ne fait plus mention de lui jusqu'à l’époque du Roi David, où David lui est comparé?

David se trouve, en effet, alors, sur le Trône d’Israël et c’est par lui que Yahweh Dieu fait connaître Sa Volonté à Son Peuple.

Le Nom que porte Melchisédech et qui signifie «Roi de Justice» doit être pris dans sa pleine et entière acception, car seul un Être parfaitement pur pouvait être directement appelé par Dieu à un Sacerdoce ne relevant d'aucun pouvoir humain.

La Genèse nous apprend en effet qu'il était Prêtre du Dieu Souverain; mais il est très significatif de constater que le Livre Saint, où se trouve indiquée avec tant de précision la succession des prêtres de la descendance d'Aaron, ne parle pas du tout des éventuels successeurs de Melchisédech.

La raison la plus probable est tout simplement qu’en dehors de David et de Jésus Lui-même il n’y en a jamais eu d’autres.

Du reste, la déclaration du Psaume: «Tu es éternellement Prêtre selon l’Ordre – ou à la manière - de Melchisédech» montre bien que le Roi de Salem est nommé ici non comme le Chef mais comme le Genre d'un Sacerdoce – ou d’une Prêtrise - sans analogie dans l'Ancienne Alliance.

Melchisédech est donc la Préfiguration du Christ Lui-même, Qui sera, Lui aussi, Roi et Sacrificateur - en même temps que Sacrifié! Et, pour que tout soit bien clair concernant cette mémorable Manifestation, l'auteur du Récit Sacré prend bien soin de préciser le lieu où le Roi-Pontife donna à Abraham son éminente Bénédiction. La grande Rencontre eut lieu tout près de Jérusalem, au Nord de la ville, exactement entre la Ville et le Tombeau des Juges, qui en est distant d'à peine 3 kilomètres, près de l'endroit où passe actuellement la route de Jérusalem à Naplouse. C'est là que le Grand-Prêtre de Salem, avant de bénir Abraham, offrit à Dieu le Pain et le Vin, préfiguration de la Cène, que le Fils de Dieu devait, plus tard, Lui-même instaurer, pour tous ceux voulant se souvenir de Lui, dans cette même incomparable Ville de Jérusalem.

Et l'on conçoit fort bien que l'Apôtre Paul, écrivant aux Hébreux (car les Gentils - c'est-à-dire les païens - n’auraient, ici, pas du tout pu le comprendre!), leur déclare, inspiré, qu'il aurait, concernant Melchisédech, beaucoup d’autres choses à leur dire et des pas faciles à faire comprendre. À cause de ce «manque d’intelligence» des Choses Saintes (qui est, en fait, en bon français, un manque d’Intuition spirituelle), voici les seules qu'il consent à leur dévoiler:

Outre la Royauté de la Justice et de la Paix, Melchisédech est - "excusez du peu!" - sans père ni mère, sans généalogie; il n'est, du reste, pas de même Race qu'Abraham, ses jours n'ont pas {eu} de commencement ni sa vie de fin, il est semblable en cela au Fils de Dieu, et il demeure éternellement Prêtre du Plus-Haut.

Tel est cet Être, Préfiguration du Christ et même semblable au Fils de Dieu, né d'une façon quasi «surnaturelle» (en réalité, le «surnaturel» n’existe pas, puisque tout est naturel!) puisque appartenant à une autre Race qu'Abraham, engendré, comme le Christ, avant les Temps, comme le Christ sans descendance, et, comme le Christ, vivant à jamais, Prêtre d'un Pontificat perpétuel et parfait, puisqu'il a plu au Christ d'être Prêtre selon cet Ordre.


Sacrifice, empêché par l’Ange, d’Isaac par Abraham.

Ce Sacrifice rappelle celui du Pain et du Vin,
fait par le Grand-Prêtre Sacrificateur
Roi de Salem, Melchisédech.


Traditions & suppositions humaines

Et l'on comprend que la méditation des croyants revienne inlassablement sur cet Être dont la Grandeur nous domine et dont le Mystère nous attire.

Cornelius a Lapide pense qu'il est descendu du Ciel pour bénir Abraham et qu'il y est ensuite remonté.

Une telle supposition pose le problème de la gros-matérialité de l’apparition de Melchisédech. N’était-ce, en effet, qu’une Apparition, ou bien est-il physiquement apparu à Abraham (lequel «avait l’habitude» de voir des Anges lui apparaître)?

Rien ne permet, toutefois, d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’une rencontre gros-matérielle, car Melchisédech arrive avec le Pain et le Vin et, en contre-partie de ce Pain et de ce Vin terrestres, Abraham lui donne la Dîme de tout. Cette Dîme n’est elle-même pas virtuelle ou fin-matérielle mais terrestrement réelle et se traduit par le don du dixième de ses troupeaux et de ses récoltes, sinon un Melchisédech purement spirituel n’en aurait eu que faire.

Autrement, la Dîme n’aurait pu remonter vers Dieu que sous forme de Sacrifice, ce que le Texte biblique n’aurait pas manqué de préciser.

Concernant la Dîme, il faut encore ajouter qu’elle correspond au dixième de la Matière, qui, selon les Lois en vigueur dans la Création, est sacré. À cela est liée l’énigme de la matière noire

Certains, sur la base de l’épître aux Hébreux, ont pensé que Melchisédech était le Christ Lui-même apparu à Abraham sous forme humaine et nous reviendrons là-dessus plus loin...

Les Hiéracites ont vu en lui l'Incarnation du Saint Esprit en Personne. À l’appui de cela, il y a le fait que Melchisédech est présenté comme le Roi de la Justice et que, par comparaison au Règne de la Pureté lié au Père Qui, plus tard, va donner Ses Commandements à Moïse et au Règne de l’Amour apporté, près de deux mille ans plus tard, par le Fils de Dieu Jésus, l’Incarnation de l’Amour, le Règne du Saint Esprit nous apparaît bien, en effet, comme le Règne de la Justice devant apporter la conclusion des Trois Règnes, selon la Prophétie de Joachim di Fiore (en français: Joachim de Flore).

Origène et Didyme ont tout simplement cru qu'il était un Ange, ce qui nous ramène donc à l’idée qu’il s’agissait d’une Apparition.

Les Samaritains, aux dires d'épiphane, déclaraient que Melchisédech était Sem, le fils de Noé.

Il y eut de bonne heure une secte gnostique appelée Melchisédéciens, sur l'origine et la doctrine de laquelle nous ne savons pour ainsi dire rien; ils se rattachaient à Théodote le changeur, qui niait la Divinité de Jésus et enseignait qu'au moment du Baptême le Christ était descendu en Jésus; et ces Melchisédéciens donnaient même carrément la prééminence à Melchisédech sur le Christ.

Cela en surprendra beaucoup, car, en réalité, lors du Baptême, ce n’est pas le Christ Qui est descendu en Jésus (mouvement descendant) en Lequel Il Se trouvait déjà, mais c’est Jésus – Qui, jusque là, portait un bandeau sur Ses yeux spirituels l’empêchant de savoir Qui Il était – Qui, grâce au Baptême donné par Jean (le plus grand de tous ceux qui sont nés de femmes), a trouvé et expérimenté la parfaite Liaison avec Son Père (mouvement ascendant).

Pour la visionnaire Catherine Emmerich – laquelle a eu, relativement à Jésus et à Son époque, de nombreuses visions recueillies, pendant cinq pleines années, par l’écrivain italien Clemens Brentano) -, Melchisédech était une sorte d'Ange sacerdotal chargé de préparer le Grand-Œuvre de la Rédemption.

Saint-Yves d'Alveydre – auteur de la «Mission de l’Inde» parlant du Roi du Monde - le présente comme le Survivant, au temps d'Abraham, de l'ancienne église Universelle du Bélier, de Ram, détrônée par l'église du Taureau, d'Irschou.

Les Rose-Croix du XVIIème siècle ont tranquillement rangé Melchisédech avec énoch, Moïse, élie et d'autres parmi leurs ancêtres.

Une autre Tradition, plus rigoureusement chrétienne, voit en l'épisode de Melchisédech l’une de ces manifestations soudaines de l'Être Qui, sur la Terre, tient la «Lieutenance du Christ». D'ordinaire, Il vit dans l'obscurité; mais il en sort lorsqu'Il voit la nécessité d'une Intervention publique. Avec Abraham commence, en effet, la sélection du Peuple dans lequel devait prendre corps le Verbe, Peuple profondément matériel et dur et strictement formaliste. Il fallait que, dès cette époque, fût signifié le caractère unique de Liberté, de Spiritualité pure, d'indépendance formelle qui est celui de la Mission du Sauveur.

«Melchisédech possédait en lui-même l’unique Verbe de Dieu, vivant et agissant... Il devint à la fois sans Principe et sans Fin, puisqu’Il ne portait plus en lui la vie temporelle et mobile, qui possède un commencement et une fin et qui est secouée par de multiples passions, mais seulement la Vie Divine du Verbe, venue habiter en lui, la Vie éternelle qui n’est limitée par aucune mort.»

«Il faut songer à Melchisédech, qui eut un si grand Amour de Dieu et qui ne fut pas le grand prêtre des faux dieux, mais du Dieu Plus-Haut et véritable, car les connaisseurs de la Sagesse Divine ne se sont pas contentés d’appeler Melchisédech Ami de Dieu, mais ils l’ont appelé Prêtre pour indiquer clairement aux hommes sensés que son rôle ne fut pas seulement de se convertir personnellement au Culte du vrai Dieu, mais encore, à titre de Grand Prêtre, de conduire les autres dans l’Ascension spirituelle qui conduit à l’unique et véritable Théarchie.» - Denys l’Aréopagite –

Quant à René Guesnon, il dit:

«Le nom de Melchissédec, ou plus exactement Melki-Tsedeq, n'est pas autre chose que le nom sous lequel la fonction même du "Roi du Monde" se trouve expressément désignée dans la Tradition judéo-chrétienne.»

«Cet "homme vivant" qui est Melki-Tsedeq, c’est Manu, qui demeure, en effet, "perpétuellement" (en hébreu le-ôlam), c'est-à-dire pour toute la durée de son cycle (Manvantara) ou du Monde qu’il régit spécialement. C'est pourquoi il est "sans généalogie", car son origine est "non humaine", puisqu'Il est lui-même le Prototype de l’homme; et il est bien réellement "fait semblable au Fils de Dieu", puisque, par la Loi qu’il formule, il est, pour ce monde, l’expression et l’image même du Verbe Divin.» - René Guénon, «Le Roi du Monde» -


Rencontre d’Abraham et de Melchisédech, avec Bénédiction du Pain et du Vin.


Vers une plus profonde compréhension de Melchisédech

«Toute la Révélation est pour vous comme les mots d'un Livre cacheté que l'on donne à un homme qui sait lire, en {lui} disant: «Lis donc cela!» et qui répond: «Je ne le puis, car il est cacheté.» (Isaïe, XXIX, 11)

Ainsi sommes-nous, pour beaucoup, à l’égard de la Révélation relative à Melchisédech…, nous voudrions lire un Livre cacheté, et il doit d’abord, au moins partiellement, être cacheté

Relativement à Melchisédech, à travers les différentes suppositions humaines, perce, probablement, pour une part, un peu de Vérité…

Celle-ci est, comme toujours, vraisemblablement, plus simple, plus logique, plus claire, plus lumineuse, plus forte.

Mais il était réservé à un Enseignement transcendant, survenant seulement près de trois millénaires plus tard, de nous mettre sur la piste…

Considérons déjà le Livre «Écoutez Ma Voix».

C’est Jésus Qui parle et Il dit:

«Je ne vins pas sur Terre qu’une seule fois,
mais quelques-uns seulement le surent.»

Ce qui veut dire que, aujourd’hui encore, la grande majorité ne le sait pas.

Pourtant cela est aussi donné à comprendre, relativement à la Mission du Rédempteur, dans un autre haut Enseignement que le lecteur est invité à découvrir seul.

Si l’on admet, au moins à titre d’hypothèse, cette idée, se pose alors la question: «Quand et , combien de fois, et surtout en Qui, Jésus est-Il, avant d’être, il y a deux millénaires, Jésus de Nazareth, déja venu sur Terre

Jésus e{s}t Melchisédech!

Si l’on considère tous les hauts Personnages de la Bible, ainsi que l’Apôtre Paul l’a lui-même remarqué et fait remarquer, Un Seul peut, dans l’Ancien Testament, avoir été Jésus et c’est précisément Melchisédech!

Cela fut inspiré, une nuit, à l’auteur de ces lignes. Il est donc possible de le savoir, ce qui ne signifie nullement pouvoir – et même seulement désirer – le prouver à quelqu’un d’autre. Comme toujours, chacun doit ici librement examiner et se convaincre seul.

Si l’on admet cette simple idée, la lecture de l’épître aux Hébreux de l’Apôtre Paul - dit Paul de Tarse - devient alors d’une limpide simplicité: Si Paul y compare sans arrêt Melchisédech & Jésus, faisant même de Jésus un Prêtre-Sacrificateur selon l’Ordre de Melchisédech, c’est tout simplement parce que l’Un est l’Autre!

Comment cela serait-il possible autrement? Jésus, le Fils de Dieu, une Partie du Père Lui-même, ne va quand même pas être placé, comme David, par Paul au rang de Disciple d’un plus bas que Lui! Ce serait une totale incohérence dans la bouche de Paul pour qui Jésus occupe, en tant que Partie du Créateur, la plus haute Place qui soit, en Dieu Lui-même!

Mais alors, si Melchisédech, rencontrant Abraham, n’était pas une Apparition mais bien un être de chair, d’où venait-Il, comment est-Il venu, et que faisait-Il sur la Terre à ce moment-là?

N’en déplaise à Jean Chrysostome, lorsque Jésus de Nazareth est venu sur Terre, Il a bien eu besoin d’un père (éh oui!) et d’une mère (ce qui est mieux connu!), comme «tout le monde»! Sa Généalogie est bien posée aux tous débuts des deux évangiles de Matthieu et de Luc et remonte jusqu’à David. D’où vient que celle de Melchisédech n’est pas mentionnée? Est-ce simplement parce qu’elle était inconnue du Rédacteur de la Genèse ou, tout simplement, comme l’affirme Paul, parce qu’Il n’en avait pas?

Bien sûr, nous "penchons" sérieusement pour la deuxième hypothèse.



Confirmation de l’Identité de Melchisédech dans l’évangile

Réflexion:

L’on ne cesse de se poser des questions sur l'Identité de ce mystérieux Personnage. L’on dit souvent qu'il est un «Type du Christ». Mais l'examen approfondi de l'épître aux Hébreux nous confirme la validité de l’Intuition initiale:

Melchisédech est présenté comme le seul Personnage qui soutient la comparaison avec le Christ. Et ce n’est donc pas rien! Les Anges (vivant dans la Sphère Divine) sont écartés. Les êtres humains les plus considérés, en face de lui, ne tiennent pas non plus, qu'il s’agisse de Moïse, l’Instaurateur de la Loi, ou encore d’Abraham, le Père de la Foi. Donc Melchisédech n'est donc ni Ange ni un simple «homme normal», donc pas une créature.

Le verset 3 du chapitre 7 de l'épître aux Hébreux nous le confirme:

«qui est sans père, sans mère, sans généalogie,
qui n'a ni commencement de jour, ni fin de vie».

Trois Êtres déjà connus répondent à cette caractéristique, Dieu le Père, le Fils de Dieu Jésus, et le Saint Esprit. (Il en est d'autres dans le Divin mais encore largement inconnus sur la Terre.)

De plus, il est bien précisé que Melchisédech demeure Souverain Sacrificateur à perpétuité.

Or Jésus, Lui aussi, l'est pour toujours depuis qu'Il l'est devenu par Serment...

Selon le Principe même du Sacerdoce, il ne peut y avoir deux Souverains Sacrificateurs, surtout s’ils le sont tous les deux «à perpétuité»!

Il n’y en a donc qu’Un.

Alors, n’avons-nous pas affaire à un unique Personnage sous deux Noms différents?

Melchisédech ne serait-il pas le Christ Lui-même?

Et Jésus ne nous l’aurait-Il pas Lui-même donné à comprendre?

En effet, parlant aux Juifs, Jésus semble bien le confirmer par ces/Ses Paroles:

««En Vérité, en Vérité, Je vous le dis, si quelqu'un garde Ma Parole, il ne verra jamais la mort.»

«Maintenant», lui dirent les Juifs, «nous savons que Tu as un démon. Abraham est mort, les Prophètes aussi, et {Toi} Tu dis : «Si quelqu'un garde ma Parole, il ne verra jamais la mort.»»

«Es-Tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort? Les Prophètes, eux aussi, sont morts. Qui prétends-Tu être?»

Jésus répondit: «Si Je Me glorifie Moi-même, ma gloire n'est rien. C'est Mon Père qui Me glorifie, Lui Que vous dites être votre Dieu, et que vous ne connaissez pas. Pour Moi, Je Le connais; et, si Je disais que Je ne Le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais Je Le connais, et Je garde Sa Parole.»

«Abraham, votre Père, a tressailli de Joie
de ce qu'il verrait Mon Jour. »

«Il l'a vu et il s'est réjoui.»

Les Juifs lui dirent: «Tu n'as pas encore cinquante ans, et Tu as vu Abraham!»

Jésus leur dit: «En vérité, en vérité, Je vous le dis, avant qu'Abraham fût, Je suis.»

Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre Lui; mais Jésus Se cacha, et Il sortit du Temple.» - évangile de Jean, VIII, 51-59 -

Pour la compréhension de ce passage, il n’y a que deux explications possibles:

Soit Abraham est réincarné à l’époque de Jésus et fait donc partie de Ses Disciples, ce en quoi il a «vu Son Jour», c'est à dire Son Avènement sur Terre!

C’est, pour nous, l’interprétation la plus vraisemblable. Si c’est bien le cas, c’est l’un des Passages de l’Enseignement de Jésus où, «sans en avoir l’air», Il enseigne clairement – mais uniquement à qui veut bien l’entendre et ce que l’église catholique et bien d’autres ont omis de considérer -, la Réincarnation.

Soit – deuxième hypothèse («obligatoire» pour ceux qui refuse{raie}nt la Réincarnation) -, lorsqu’Abraham était Abraham, à un moment de sa vie, il a vu le Christ.

Le Livre de la Genèse nous raconte, en effet, l’extra-ordinaire Rencontre d'Abraham avec Melchisédech. La Rencontre d’Abraham avec le Christ?

Et si Abraham a alors vu le Christ (Jésus), c’est que le Christ était antérieurement incarné en Melchisédech! (Ce qui nous ramène à la Réincarnation!)

Possible aussi que la Parole de Jésus se réfère non à un seul des deux événements envisageables mais même aux deux!

La Parole:

«Avant qu'Abraham fût, Je suis.»

mérite, elle aussi, grandement que l’on s’y arrête ici.

Elle a, certes, déjà, en premier lieu, un Sens éminemment spirituel. Elle veut, bien sûr, déjà dire que Jésus en tant que Fils du Dieu éternel, issu de Dieu Lui-même, pré-existe, bien évidemment, à Abraham, simple esprit humain de genre «évolué», c’est-à-dire soumis à une évolution, issu du Genre Spirituel-Humain, et ayant eu, à ce titre, comme toutes les autres créatures, un commencement.

Mais elle peut aussi, précisément, faire allusion à la Rencontre d’Abraham avec Melchisédech et au fait que ce soit, comme le souligne l’Apôtre Paul dans son épître aux Hébreux, Melchisédech qui soit venu vers Abraham et non l’inverse.

Le tout premier Patriarche revenait, quant à lui, de la défaite des rois et, en Gratitude, désirait, probablement, donner la dixième partie de tout son butin à Celui Qui donne toutes les Victoires! La Dîme étant destinée à transiter par les Sacrificateurs, encore fallait-il qu'un Sacrificateur pût la recevoir des mains d'Abraham.

à cette époque, toutefois, le sacerdoce lévitique terrestre n'existait pas encore; il fallait donc que se trouve Quelqu'un du Sacerdoce céleste. Et comme Abraham occupait alors la plus haute Fonction spirituelle sur la Terre, il fallait lui envoyer le Personnage qui occupait la plus haute Fonction céleste dans les Cieux: le Grand-Prêtre-Roi: Melchisédech!

Abraham ne pouvant pas aller jusqu'au Temple céleste, il fallait, comme le dit l’Apôtre Paul, que ce Personnage vienne jusqu'à Abraham:

«Melchisédech (…) alla au-devant d'Abraham...», soit vint au devant d'Abraham (épître aux Hébreux VII, 2).


La Rencontre d’Abraham avec Melchisédech par Rubens
«Melchisédech alla au-devant d’Abraham…»


La Venue de Melchisédech selon Samuel Aun Weor

Considérons, maintenant, ce que dit (extraits) Samuel Aun Weor de Melchisédech et essayons modestement ensemble de comprendre ce qu’il énonce:

«Et lorsque fut arrivé le temps du nombre de Melchisédech, le grand Receveur de Lumière, celui-ci alla au milieu des Æons et des Archontes, ceux qui sont confinés à la sphère et au Destin, et il enleva la purification de lumière de tous les Régisseurs des Æons et de tous les Archontes du Destin, ainsi que de ceux de la sphère, car il leur enleva ce qui les troublait, et il incita l'Activeur, qui est au-dessus d'eux, pour le faire tourner en cercle rapidement, et lui (l'Activeur), il enleva le pouvoir qui était en eux, le souffle de leur bouche, les larmes de leurs yeux et la sueur de leur corps».

Reconnaissons que ce qui précède n’est pas, d’emblée, d’une totale limpidité…


Le Roi et Grand Prêtre Melchisédech

Mais considérons la suite:

«Melchisédech est le Génie planétaire de la Terre, duquel Jésus, le grand Kabire, a rendu témoignage.»

Jésus a-t-Il Lui-même rendu témoignage à Melchisédech?, voilà qui n’est, malheureusement, pas précisé.

«Melchisédech est le grand Receveur de la Lumière cosmique

Voilà une Notion intéressante, qui semble devoir être mise en relation avec sa Mission de «Grand Prêtre et Sacrificateur perpétuel».

«Melchisédech a un corps physique, il est un Homme ou, pour mieux dire, un Surhomme

Voilà qui est plus précis…

L’on en apprend un peu plus qu’avec Jean Chrysostome…

Le concept «Génie planétaire» peut être une autre formulation de «Être de la Terre» ou de «Grand-Prêtre» ou de «Sacrificateur», etc., …

La suite est encore plus surprenante:

«Le royaume d'Agartha se trouve dans les profondes cavernes de la Terre; la Terre est creuse, et il y a tout un réseau de cavernes qui constitue l'Agartha.»

Une telle assertion en surprendra plus d’un (qui ne manquera pas de se vriller l’index sur la tempe…), mais pas tout le monde…

«Dans l'Agartha vit le Génie de la Terre avec un groupe de survivants de la Lémurie et de l'Atlantide

Et pourquoi pas?

«Les «Goros», puissants seigneurs de la Vie et de la Mort, travaillent avec Melchisédech

Il n’est malheureusement pas davantage précisé ici ce que sont les «Goros» [«Gourous» en espagnol?]

«Toute l'antique Sagesse des siècles a été gravée sur des pierres dans le Royaume d'Agartha

Dès lors où l’on admet l’Agartha cela semble vraisemblable…

«Quand Abraham revint, après la déroute des rois de Sodome et Gomorrhe, contre lesquels il s'était battu, il rencontra Melchisédech

Cela on le savait déjà… C’est dans la Bible!

«Melchisédech vivait alors dans une forteresse située à l'endroit où, plus tard, devait s'élever Jérusalem, la ville chère des prophètes.»

Ceci expliquerait l’appellation «Roi de Salem»

«Abraham donna à Melchisédech la Dîme de tout et les prémices, tel que le commande la Loi.»

Cela la Bible nous le dit aussi…, sauf que la Loi de Moïse n’existait pas encore à cette époque… - et donc pas encore la Loi réglant la Dîme -, mais il peut s’agir ici de la Loi dans un sens plus large…

«Melchisédech a un corps physique immortel

Carrément! Il est logique que l’on vive beaucoup plus longtemps dans la Terre, mais pour être terrestrement immortel il faudrait aussi que la Terre elle-même le soit… Toutefois, «immortel» ne signifie pas «éternel».

«L'on dit que Melchisédech et ses gens, ainsi qu'Abraham et ses gens, ont célébré, à cette occasion, la sainte Onction gnostique, avec le partage du Pain et du Vin.»

Il doit tout simplement s’agir là, hors langage ésotérique, en bon français actuel, de {la préfiguration de} la Cène

«C'est alors que Melchisédech a remis à Abraham le Saint Graal

Rien que cela!

«Ce Calice fut, beaucoup plus tard, apporté par la reine de Saba au roi Salomon. La reine de Saba soumit le roi Salomon à plusieurs épreuves avant de lui confier le divin Joyau.»

Voilà qui n’a pas l’air d’être dans la Bible [1].

«Le grand Kabire Jésus a célébré la Dernière Cène avec ce Calice sacré.»

Il semble que Samuel Aun Weor soit à peu près le seul à utiliser ce mot de «Kabire» au sujet de Jésus.

«Joseph d'Arimathie a recueilli dans ce Calice le Sang qui ruisselait du corps de l'Adorable, sur le mont des «têtes de mort» (Golgotha - Calvaire).»

Il existe d’autres Traditions qui affirment cela…

La suite offre des précisions sur ce qui serait advenu du «Graal» terrestre (En réalité, le véritable Graal est une Réalité purement spirituelle):

«Le Sénateur romain (apparemment, il s’agirait de Joseph d’Arimathie?) a caché le Calice et la Lance avec laquelle le soldat romain Longin a transpercé le flanc du Seigneur.

Lorsque la police romaine pénétra dans la maison du Sénateur, elle n'y trouva ni le Calice, ni la Lance. C'est pourquoi Joseph d'Arimathie fut enfermé pendant longtemps dans une prison.

Après être sorti de prison, Joseph d'Arimathie récupéra les saintes Reliques et s'en fut à Rome.

Il y rencontra, malheureusement, la persécution de Néron contre les Gnostiques chrétiens. Il voyagea alors sur la Méditerranée et, une nuit, en rêve, il fut visité par un Ange, qui lui dit: «Ce Calice a un grand pouvoir, car il a contenu le Sang du Rédempteur du monde. Apporte-le là-bas». Et l'Ange lui montra le temple de Montserrat, en Catalogne, province de l'Espagne.

Joseph d'Arimathie cacha le Calice et la Lance dans ce temple.

Le Saint Graal et la Lance du centurion romain Longin, se trouvent donc dans le Château du Graal, sur le Montsalvat transcendant.»

(…)

Suit une interprétation symbolique sur le Graal et la Lance:

«Le Calice symbolise la Yoni féminine et la Lance représente le Phallus des mystères grecs.

Dans le Calice et la Lance sont cachés les Mystères du Lingam-Yoni.»

(…)

Nous savons aussi que la Lance signifie encore davantage, mais cela n’est pas l’objet de la présente contribution…

Revenons à Melchisédech:

«Le Génie de la Terre capte constamment la Lumière purificatrice, l'absorbe, l'attire à notre Monde terrestre pour aider les Âmes.»

(…)

Voilà qui, de nouveau, nous interpelle, car une telle assertion semble se relier à la Notion de «Sacrifice perpétuel».

«Melchisédech, en nous et pour nous, comme Seigneur de cette demeure planétaire où nous vivons, incite l'Activeur, qui est au-dessus d'eux, pour le faire tourner en cercle rapidement.»

(…) ( ?)

«Melchisédech répond pour toutes les Âmes de la Terre.»

Dans cette courte phrase se trouve l’idée que Melchisédech serait une sorte d’Intercesseur entre Dieu et les âmes humaines souvent fautives…

«Jésus, le grand Kabire, est, pour toujours, Prêtre selon l'Ordre de Melchisédech

«En effet, ce Melchisédech, Roi de Salem, Prêtre du Dieu Plus-Haut, qui se porta à la rencontre d'Abraham s'en retournant après la défaite des rois, et qui le bénit; à qui aussi Abraham donna la Dîme de tout, dont le Nom signifie d'abord «Roi de Justice» et qui est aussi Roi de Salem, c'est-à-dire, «Roi de Paix»; qui est sans père terrestre, sans mère terrestre, sans généalogie, dont les jours n'ont pas de commencement et dont la vie n'a pas de fin, mais qui est assimilé au Fils de Dieu, ce Melchisédech demeure Prêtre pour toujours.» (épître aux Hébreux, Chapitre VII, Versets 1-3).

(…)

«Melchisédech, le Génie de la Terre, doit purifier et re-purifier sans cesse les pouvoirs de ce Monde par des sacrifices et des transformations terribles.»

«Les grands cataclysmes sont nécessaires.»

«Melchisédech doit, ainsi, purifier les pouvoir s de l'Âme du Monde et apporter sa Lumière au Trésor de la Lumière.»

(…)

«Ceux qui ont réalisé le Grand-Œuvre le présentent aux Receveurs de Melchisédech

«Ceux qui ont réalisé le Grand-Œuvre entrent dans l'Ordre sacré de Melchisédech

Cette littérature «gnostique» contient probablement des éléments de vérité, mais elle est, malheureusement, assez confuse et se réfère constamment à des éléments incompréhensibles (ici pour la plupart «sautés») pour le profane.

Toutefois, elle confirme que Melchisédech est à rechercher dans la Terre

Melchisédech vu par Anne-Catherine Emmerich

Anne-Catherine Emmerich, transcrite par l’écrivain italien Clemens Brentano, a donné de Melchisédech une description qui permettra de comprendre comment ce dernier est une figure judéo-chrétienne du Roi du Monde:

«Il inspirait le plus profond respect, et tous en sa présence devenaient graves et silencieux. Il me fut révélé que c’était un Ange sacerdotal et un Messager de Dieu. Il était envoyé pour fonder de saintes institutions: il conduisait les peuples, distribuait les races, et bâtissait les villes. Je l’ai vu en divers lieux, bien avant le temps d’Abraham; plus tard, je ne l’ai pas revu.» (Visions, III, 147).

Le Roi du Monde

En fait, Melchisédech, en tant qu’«Être de la Terre» ou «Génie de la Terre» habitant au Centre n’est autre que le «Roi du Monde».

Voici, maintenant, un extrait du livre «Le Roi du Monde» de René Guesnon:

«Le nom de Melchissédec, ou plus exactement Melki-Tsedeq, n’est pas autre chose que le nom sous lequel la fonction même du «Roi du Monde» se trouve expressément désignée dans la tradition judéo-chrétienne. Melchisédech est appelé roi de Salem, c’est-à-dire de la Paix

Pour Samuel Aun Weor «Salem» n’est autre que «Jérusalem». Pour René Guénon ce n’est pas le nom d’une ville, mais il laisse entendre que, symboliquement, ce nom «peut être regardé comme un équivalent du terme Agartha», ce qui, cette fois, s’accorde avec ce que dit Samuel Aun Weor en regard de la Présence de Melchisédech dans l’Agartha.

Pour tout ce qui concerne Melchisédech, «qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement ni fin de sa vie, mais qui est fait ainsi semblable au Fils de Dieu», qui demeure «Prêtre à perpétuité», c’est, dit-il, l’Apôtre Paul qui développe tout cela dans son Épître aux Hébreux.

Toujours selon René Guesnon, Melchisédech réunit le pouvoir royal et le pouvoir sacerdotal, et de même que Tula (ou «Thulé») est le nom que porte le «Centre premier et suprême» de l’humanité terrestre, de même Melchisédech est une figure «secondaire», en ce sens qu’elle appartient à une tradition secondaire, par rapport à la Tradition primordiale, du «Législateur primordial et universel» (Manu) [IManuel?] qui règne sur elle pendant toute la durée de ses différents cycles.

Car le Roi du Monde n’est pas un monarque, historique ou légendaire, il est essentiellement un Principe:

«L’Intelligence Cosmique qui réfléchit la Lumière spirituelle pure et formule la Loi propre aux conditions de notre monde ou de notre cycle d’existence».

Connu par les Orientaux sous le nom de Markandé, le Roi du Monde est présenté dans la tradition judéo-chrétienne sous celui de Melchitsédek. Ce nom vient de l'hébreu ''Melek'' qui signifie «Roi» et de ''Tsedek'' qui veut dire «Justice». Il est donc «Roi de Paix et de Justice», puisque, selon la Bible, il règne sur la ville de Salem, qui est, pour René Guénon, un nom symbolique. «Shalom» veut dire «Paix» en hébreu; or René Guénon laisse entendre que, symboliquement, «Salem ou Shalom peut être regardé comme un équivalent du terme Agartha».

Et il rappelle que, «dans son Épître aux Hébreux, Saint-Paul dit qu'il est sans père, sans mère, sans généalogie, qu'il n’a ni commencement ni fin de sa vie, et qu'il est ainsi rendu semblable au Fils de Dieu».

«L'idée d'un personnage qui est Prêtre et Roi tout ensemble n'est pas une idée très courante en Occident, bien qu'elle se trouve, à l'origine même du christianisme représentée d'une façon frappante par les "Rois-Mages"; même au moyen âge, le pouvoir suprême (selon les apparences extérieures tout au moins) y était divisé entre la Papauté et l'Empire. Une telle séparation peut être considérée comme la marque d'une organisation incomplète par en haut, si l'on peut s'exprimer ainsi, puisqu'on y voit pas apparaître le principe commun dont procèdent et dépendent régulièrement les deux pouvoirs; le véritable pouvoir suprême devait se trouver ailleurs. En Orient, le maintien d'une telle séparation au sommet même de la hiérarchie est, au contraire, assez exceptionnel...»

«Le titre de "Roi du monde", pris dans son acception la plus élevée, la plus complète et en même temps la plus rigoureuse, s'applique proprement à Manu [IManuel?], le Législateur primordial et universel. »

«Le "Roi du Monde" doit avoir une fonction essentiellement ordonnatrice et régulatrice, (...) fonction pouvant se résumer dans un mot comme celui d'"équilibre" ou d'"harmonie", ce que rend précisément en sanscrit le terme Dharma: ce que nous entendons par là, c'est le reflet, dans le monde manifesté, de l'immu(t)abilité du Principe suprême.»

Le Roi du Monde et Shamballah

Selon certains auteurs, le Roi du Monde incarne l'énergie de Shamballah. Il est l'Être le plus puissant de la Terre, car «tout en résidant dans l'Agartha, au centre de notre planète, il vit et respire en même temps dans le Cœur du Soleil

À ce sujet, nous avons aussi déjà vu plus haut que Sédir désigne Melchisédech non seulement comme le «Roi de Justice» mais aussi comme le «Fils du Soleil Rouge».

Ce Soleil rouge ressemble, "comme deux gouttes d’eau", au Dieu dans la Fumée vu par Olaf Jansen et son père… (Voir le livre «Le Dieu dans la Fumée» chez Les éditions de Cristal.)

C'est Melchisédech qui, à la fin du Kali Yuga, doit ouvrir à l'humanité le grand Livre de la Connaissance, qui contient toutes les archives de notre passé aussi bien que de notre futur. Il contrôle cette extraordinaire substance que les Initiés nomment «l'énergie du Ka», alimentant le «Vril», et qui provient de notre Soleil central, siège de l'«Intelligence multidimensionnelle», et il en assure la redistribution à l'humanité.


Le Roi du Monde
Le
Roi du Monde selon Ferdynand Ossendowski


Ferdynand Ossendowski

Dans son livre «Bêtes, hommes et Dieux» , au sujet du Roi du Monde, l’explorateur Ferdynand Ossendowski rapporte ceci:

«Pendant mon séjour à Ourga, j'essayai de trouver une explication à cette légende du Roi du Monde...» (…)

«Arrêtez! murmura mon guide mongol, un jour que nous traversions la plaine près de Tzagan Luk. Arrêtez!»

Il se laissa glisser du haut de son chameau qui se coucha sans qu'il eût besoin de lui en donner l'ordre. (...)

«Avez-vous vu, me demanda le Mongol, comme nos chameaux remuaient les oreilles de frayeur, comme le troupeau de chevaux sur la plaine restait immobile et attentif et comme les moutons et le bétail se couchaient sur le sol? Avez-vous remarqué que les oiseaux cessaient de voler, les marmottes de courir et les chiens d'aboyer? L'air vibrait doucement et apportait de loin la musique d'un chant qui pénétrait jusqu'au cœur des hommes, des bêtes et des oiseaux. La Terre et le Ciel retenaient leur haleine. Le vent cessait de souffler; le Soleil s'arrêtait dans sa course. En un moment comme celui-ci, le loup qui s'approche des moutons à la dérobée fait halte dans sa marche sournoise; le troupeau d'antilopes apeurées retient son élan éperdu; le couteau du berger prêt à couper la gorge du mouton lui tombe des mains; l'hermine rapace cesse de ramper derrière la perdrix salga sans méfiance. Tous les êtres vivants pris de peur, involontairement tombent en prières, attendant leur destin. C'était ce qui se passait maintenant. C'était ce qui se passait toutes les fois que le Roi du Monde, en Son Palais souterrain, prie, cherchant la destinée des peuples de la Terre.»

«Par une nuit d'hiver, plusieurs cavaliers arrivèrent au monastère et demandèrent que tous les Gelongs et les Getuls, avec le Houtouktou et le Kanpo à, leur tête se réunissent dans cette pièce. Alors un des étrangers monta sur le trône et enleva son bachlyk, c'est-à-dire sa coiffure. Tous les lamas tombèrent à genoux, car ils avaient reconnu l'Homme dont il avait été question depuis longtemps dans les bulles sacrées du Dalaï-Lama, de Tashi lama et du Bogdo khan. C'était l'Homme à qui appartient le Monde entier, qui a pénétré tous les mystères de la Nature. Il prononça une courte prière en thibétain (sic), bénit tous les auditeurs, puis fit des prédictions pour le demi-siècle qui vient. C'était il y a trente ans et, dans l'intervalle, toutes les Prophéties se sont réalisées. Pendant ses prières, devant le petit autel, dans la salle voisine, la porte que vous voyez s'ouvrit toute seule, les cierges et flambeaux devant l'autel s'allumèrent spontanément, et les encensoirs sacrés, sans feu, envoyèrent dans l'air des flots d'encens qui remplirent la pièce. Puis, sans avertissement, le Roi du Monde et ses compagnons disparurent.»

«Quand il sort du temple, le Roi du Monde rayonne de la Lumière divine.» «La capitale d'Agharti est entourée de villes où habitent des grands prêtres et des savants. Elle rappelle Lhassa où le palais de Dalaï-Lama, le Potala, se trouve au sommet d'une montagne recouverte de temples et de monastères. Le trône du Roi du Monde est entouré de deux millions de dieux incarnés. Ce sont les saints panditas. Le palais lui-même est entouré des palais des Goiros qui possèdent toutes les forces visibles et invisibles de la terre, de l'enfer et du ciel et qui peuvent tout faire pour la vie et la mort des hommes.»

à noter ici que les que les «Goiros» de Ferdynand Ossendowski semblent être la même chose que les «Goros» de Samuel Aun Weor

«Il n'est pas juste que le Bouddhisme et notre Religion jaune le cachent. La reconnaissance de l'existence du plus Saint et du plus puissant des hommes, du Royaume bienheureux, du grand Temple de la Science sacrée est une telle consolation pour nos cœurs de pécheurs et nos vies corrompues que le cacher à l'humanité serait un péché.» (…)

Le lama Turgut, qui fit le voyage d'Ourga à Pékin avec moi, me rapporta ce qui suit:

«La capitale de l'Agartha est entourée de villas où habitent les grands prêtres et sages. Elle rappelle Lhassa, où le palais du Dalaï Lama se dresse au sommet d'une montagne avec tout autour des temples et des monastères. Le Palais du Roi du Monde est donc entouré de Temples où siègent les Gourous, qui contrôlent les forces visibles et invisibles du Monde, et qui tiennent entre leurs mains la vie et la mort des hommes.»

à noter ici, encore une fois, que les «Goros» de Samuel Aun Weor semblent être la même chose que les «Gourous» de Ferdynand Ossendowski…

«Si notre folle humanité ne met pas un terme à ses guerres, ils sont capables de transformer la surface de la Terre en un vaste désert. Ils peuvent assécher une mer, faire d'un continent un océan, réduire une montagne à sa plus simple expression. Un mot, un signe, un commandement, et les arbres, les herbes, les buissons se mettent à pousser, des hommes vieux et faibles redeviennent jeunes et vigoureux, les morts ressuscitent. Dans d'étranges véhicules, inconnus de nous, ils franchissent à des vitesses incroyables les tunnels souterrains qui séparent une ville d'une autre.»

Cela rappelle certaines descriptions du «Dieu dans la Fumée»

«Les pontifes d'Ourga et de Lhassa ont envoyé à plusieurs reprises des ambassadeurs auprès du Roi du Monde, mais il leur fut impossible de le découvrir.»

Le Roi du Monde selon Saint-Yves d’Alveydre

St-Yves d'Alveydre

De son côté, dans son livre posthume «La Mission de l’Inde en Europe», publié en 1886, l’écrivain Saint-Yves d’Alveydre s’est aussi exprimé au sujet du Roi du Monde ainsi qu’au sujet du royaume souterrain de l'Agart{t}ha.

à propos du Roi du Monde, René Guénon a fait remarquer que Saint-Yves d’Alveydre parlait d'un "Souverain Pontife" (différent d’un «Roi») et ajouta:

«Cette dernière réserve à part, ce qu'il dit complète ce que dit de son côté Ossendowski; il semble que chacun d'eux n'ait vu que l'aspect qui répondait le plus directement à ses tendances et à ses préoccupations dominantes, car, à la vérité, il s'agit ici d'un double Pouvoir, à la fois sacerdotal et royal.»

Remarquons, à ce sujet, que le titre de «Souverain Pontife» donné aux papes par eux-mêmes est un manifeste abus de langage

«Aux grandes heures de prière, pendant les célébrations des mystères cosmiques, bien que les hiérogrammes sacrés ne soient murmurés qu'à voix basse dans l'immense coupole souterraine, il s'accomplit à la surface de la terre et dans les Cieux un phénomène acoustique étrange.

Les voyageurs et les caravanes qui errent au loin dans les rayons du jour ou dans les clartés nocturnes s'arrêtent, hommes et bêtes, anxieux écoutant.»

«Les bibliothèques qui renferment le véritable corps de tous les arts et de toutes les sciences antiques depuis cinq cent cinquante-six siècles, sont inaccessibles à tout regard profane et à tout attentat.» (...)

«Seul, le Souverain Pontife de l'Agarttha avec ses principaux assesseurs, (...) rassemble tout entier dans sa totale connaissance, dans sa suprême initiation, le caractère sacré de cette bibliothèque planétaire.»

«Excepté les plus hauts Initiés personne n'a jamais vu face à face le Souverain Pontife de l'Agarttha

L'Agart(t)ha

L’Agartha est, selon René Guesnon, «le Centre spirituel suprême, invisible et souterrain, désormais, qui s’est occulté ou dissimulé aux êtres humains lorsque l’humanité est entrée, il y a environ 6.000 ans, dans le Kali-Yuga, ce cycle d’obscurcissement et de confusion qui est le nôtre.»

Ce Centre est le dépositaire de la Tradition primordiale et tous les centres secondaires qui sont formés à son image et qui le représentent «extérieurement» s’y rapportent. Mais ceux-ci sont, eux, à leur tour, progressivement devenus inaccessibles, et seules les organisations initiatiques, qui gardent le lien en quelque sorte avec eux permettent d’y accéder – ou tout au moins de s’orienter dans leur direction. C’est ainsi que l’ésotérisme existe.

Cela rappelle la parole de Platon - un authentique Initié - au sujet du Soleil central:

«Il est le Dieu qui trône au Centre, sur le Nombril de la Terre,
et il est l’Interprète de la Religion pour toute l’humanité».

Saint-Yves d’Alveydre affirme:

«Le territoire sacré de l'Agarttha est indépendant, synarchiquement organisé et composé d'une population s'élevant à un chiffre près de de vingt millions d'âmes.»

«Ce nom, l'Agarttha, signifie insaisissable à la violence, inaccessible à l'anarchie.»

«Autour du territoire sacré et de sa population si considérable déjà, s'étend une confédération synarque de peuple, dont le total s'élève à plus de quarante millions d'âmes.

C'est à ce bouclier qu'auraient affaire tout d'abord les conquérants européens, qui demanderaient en vain à la force ce qu'une Alliance loyale pourrait seule leur donner.»

«L'Agarttha tout entière est une image fidèle du Verbe éternel à travers toute la Création.»

«La prière dans l'Agarttha unit dans un même Amour et dans une même Sagesse tous les Cultes qui préparent dans l'Humanité les conditions de son retour cyclique à la Loi divine de son organisation.»

«Il faut prendre tout l'ésotérisme des sciences naturelles, humaines, cosmogoniques et divines, non dans des auteurs discutables, mais dans les Universités où elles se sont conservées authentiquement, et parmi ces dernières, l'Agarttha est la plus importante.»

« Excepté les plus hauts initiés, personne n'a jamais vu face à face le Souverain Pontife de l'Agartha.

Pourtant, dans certaines cérémonies bien connues, à Jaggrenat, par exemple, il apparaît aux yeux de tous dans Ses splendides vêtements.

Monté sur son éléphant blanc, il ruisselle, depuis sa tiare jusqu'à Ses pieds, d'une lumière éblouissante qui aveugle tout regard, dans les scintillements semblables qui L'entourent.

Mais il est impossible de distinguer Ses traits parmi ceux des autres pontifes, car une frange de diamants réfléchissant tous les feux du Soleil voile Son visage d'un flamboiement.»

- Saint-Yves d’Alveydre: La Mission de l'Inde - Éditions Dorbon-Aîné - Paris 1910 -

À noter que dans «Les contes des Mille et une nuits», en en particulier dans la section consacrée aux «Voyages de Sindbad le Marin» se trouve un passage, dans le 6ème voyage, qui rappelle étonnamment la description du Roi du Monde faite ci-dessus par l’écrivain Saint-Yves d’Alveydre.

Les Lettres de Pierre & Melchisédech

Dans «Les Lettres de Pierre», Lettres du 12 et du 22 Septembre 1918, Pierre, de là où il est (il a perdu la vie physique sur le front de l’Argonne le 8 Janvier 1915), instruit sa mère sur Melchisédech:

Lettre du 12-9-1918 (page 21 du Volume 1, aux éditions Fernand Lanore):

«Melchisédech a été une « première Incarnation de la Parole».

«Le Passage de Dieu sur la Terre n’a pas été compris par les hommes».

«Melchisédech et le Christ a été (je mets volontairement le singulier) l’Essence divine faite chair».

«Effectivement, Melchisédech a été une première Incarnation du Christ».

Difficile d’être plus clair!

Lettre du 22-9-1918 (pages 37 et 38 du Volume 1):

«Je t’ai dit que la venue de Melchisédech avait été une première Tentative de Dieu, pour appeler à Lui Ses créatures que la vie et la liberté qu’Il leur a laissées entraînaient vers l’oubli de Son Amour et de Sa Puissance; mais que ce Melchisédech avait été incompris, que Sa Mission était restée inféconde; en somme que ce premier séjour de Son Amour dans la chair avait été pour Dieu un échec… Mais oui, Dieu peut échouer quand Il Se heurte à la volonté humaine. Et c’est là une des preuves de ce que je te disais l’autre jour: Dieu a créé des Lois (des Règles en quelque sorte) et Il ne les viole pas Lui-Même.

En effet, Dieu, Tout-Puissant, Maître de l’Univers, pourrait obliger l’homme à Lui obéir; mais Dieu n’a pas voulu de cette obéissance d’esclave, sans valeur devant Son Amour, Il a créé l’homme libre.»

Bien sûr, le concept d’«échec» est ici tout relatif, car, en réalité, le c’est aux êtres humains que l’échec incombe et non à Dieu

«Melchisédech fut donc un premier appel, resté sans réponse. La Patience de Dieu est infinie: Dieu nous envoya le Christ, Sa Parole créatrice, sous la forme du Parfait-Amour

«Toute la Mission du Christ fut un appel à l’Amour de l’homme pour son Créateur, en reconnaissance de l’Amour de Dieu pour Sa créature.»

«Melchisédech, venu sans père ni mère au milieu des hommes, avait échoué dans Son Œuvre. Dieu voulut qu’Emmanuel eut une mère; l’Amour-Parfait devait connaître l’amour humain le plus semblable à Lui-Même; dans Sa chair, Il eut une mère, une Maman…, comme les tendres mamans de Ses frères, les hommes dans la chair».

à noter, ici, que Emmanuel - ou, encore mieux, Imanuel - ne doit, toutefois, pas être confondu avec Jésus, mais c’est encore une «autre Histoire»…

Retour à Anne-Catherine Emmerich

Environ un siècle plus tôt, des Visions nombreuses et précises avaient été envoyées pendant des années à Anne-Catherine Emmerich. L’écrivain Clemens Brentano recueillit, mit en ordre et publia ces Visions sous le titre de:

La vie de N.S. Jésus-Christ (en six volumes)

Il est question de Melchisédech dans le Tome I, pages 73, 126 à 128, 210, dans le Tome II, pages 15, 167, 355, dans le Tome III, Introduction page XV, page 33, dans le Tome V, pages 102 et 406.

Selon les Visions montrées à Anne-Catherine Emmerich:

«Melchisédech, «le grand Prêtre-Roi», est «né sans père ni mère».

«Il avait moins que le divin Sauveur l’apparence d’un humain».

«Partout où Melchisédech arrivait, Il agissait en Maître».

«Je n’ai jamais vu avec Lui personne Qui Lui ressemblât, parents ou prêtres».

«à l’époque des grandes migrations humaines dans la région, «Dieu avait envoyé Melchisédech aux meilleures familles, afin de les conduire, de les relier entre elles, de leur donner des terres, des établissements, enfin de les conserver, et d’autant plus purs qu’ils devaient avoir une part plus directe à la Grâce de la Promesse.»

«Melchisédech n’avait été qu’un type imparfait de la Grâce de la Promesse, alors éloignée, et à présent presque complètement réalisée; le Sacrifice du Pain et du Vin que Melchisédech avait inauguré devait être réalisé, perfectionné, enfin conservé jusqu’à la fin du Monde sous cette forme nouvelle.» (Vision d’un Enseignement du Christ envoyée à A.C. Emmerich.)

«Eliud connaissait le sacrifice du Pain et du Vin et Melchisédech. Comme il ne savait quelle idée se faire de Jésus, il Lui demanda s’il n’était pas un autre Melchisédech.

Jésus: - «Non, Melchisédech devait figurer le sacrifice, et Moi, Je dois l’accomplir».

À ce sujet, le philosophe Jacques Atlan [2] écrit:

«Au cours de ces Visions reçues depuis son enfance par Anne-Catherine Emmerich, Le Christ dit que Melchisédech a institué le Sacrifice sacré du Pain et du Vin et que Lui doit accomplir ce Sacrifice, le Pain, cette fois, devenant Sa propre Chair offerte à la douleur et à la mort, le Vin devenant Son propre Sang répandu, versé pour que les êtres humains, cette fois, comprennent que Dieu les aime au point de donner pour eux la Vie de Celui Qui S’Est Incarné et a assumé la condition d’être mortel et souffrant, et maltraitable.

Les Visions envoyées à Anne-Catherine Emmerich permettent de retrouver bien d’autres aspects encore de ce que furent la vie et l’œuvre de Melchisédech. Mais la comparaison entre ce que ces Visions apportent et ce que Pierre Monnier dira un siècle plus tard dans ses lettres à sa mère peut déjà constituer un assez long objet de méditation.

Melchisédech est né sans père ni mère; Il n’avait pas de famille ni personne qui Lui ressemblât. Le Christ, Lui, avait aussi un père terrestre humain (ce qui est peu connu) et une mère humaine, Marie de Nazareth (elle bien connue).»

Et Jacques Atlan ajoute:

«Le degré d’incarnation était en quelque sorte plus profond chez Jésus que chez Melchisédech. Jésus a eu une mère, il a connu, ressenti et fait ressentir des sentiments extrêmement forts ; il a connu la douleur, la mort physique. «Il n’y a pas d’Amour plus grand que celui-ci : donner sa vie pour ceux qu’on aime», dira Jésus dans l’évangile de Jean. Beaucoup d’êtres humains ont pu comprendre ainsi l’Amour de Dieu pour eux: la Divinité incarnée en un être humain allait jusqu’à faire connaître la douleur, l’angoisse et la mort à cet être humain. Cet être humain qui est en même temps Dieu a été capable de donner Sa vie pour ceux qu’Il aime. Le Message d’Amour, qui n’était pas parvenu à «passer» lors de l’incarnation moins profonde qui avait occasionné la venue sur Terre de Melchisédech, cette fois, a pu atteindre un nombre considérable d’humains.»

«Anne-Catherine Emmerich, qui a révélé plus de cent ans avant la découverte des Manuscrits de la Mer Morte l’importance des Esséniens et le sens de leur action pendant des siècles (préparer certaines familles juives «à part», c’est l’un des sens du mot «Esséniens» ou «Askaréniens», afin qu’un jour une jeune fille juive puisse être ce qu’a été Marie), montre à de nombreuses reprises que le Christ savait les douleurs et les angoisses qui allaient L’assaillir. Il a prévenu de cela un certain nombre de Ses proches. Plusieurs personnes âgées, par exemple Joseph, ont connu la Grâce de mourir avant les épreuves de la crucifixion, parce que cela aurait été trop dur à supporter pour elles.»

«Si le grain ne meurt», il ne porte pas de fruit. Jésus a été longuement préparé à cette mort pour les humains, à donner Sa vie pour les humains. De cette façon l’Appel aux humains (lancé par la Divinité), Appel qui n’avait pas été entendu lors de la venue de Melchisédech, Roi, Grand Prêtre, agissant partout en Maître, cet Appel a pu toucher un grand nombre d’êtres humains. Oui, Dieu nous aime. Et par le Christ mort pour nous et ressuscité Il nous dit, comme chez Verlaine (Sagesse, 2ème partie, IV, 1):

«Mon Dieu m’a dit: Mon fils, il faut m’aimer».

Conclusion: Le Roi de l’Intérieur et le Roi de l’Extérieur

Peut-on catégoriquement affirmer que Jésus et Melchisédech ne font qu’Un? Nous voulons, dans cette conclusion, ne pas répondre à la place de chaque lecteur mais le renvoyer à sa propre Intuition. Seule une Conviction vivante peut, en effet, être profitable à chaque chercheur de Vérité et non l’acceptation d’un dogme ou des opinions d’autrui.

Toutefois, la parfaite compréhension au sujet de Melchisédech est intimement liée aux assertions suivantes, qui, elles aussi, doivent être intérieurement vérifiées par chaque chercheur:

Dieu le Père a deux Fils. Le Fils né dedans et le Fils né dehors. Les Deux sont Frères. Jésus, Qui, tandis qu’Il était présent à la surface de la Terre, a dit: «Mon Royaume n’est pas de ce Monde» est le Roi du Monde Intérieur, tandis que Son Frère Imanuel, le Saint Esprit, est le Roi du Monde Extérieur.

Bien sûr, Melchisédech est en relation avec Jésus, puisqu’Il est Jésus, mais Jésus sans Son Noyau Divin.

Il est aussi Celui à Qui incombe le «Sacrifice perpétuel», dont nous reparlerons…

Il semble bien, du reste, qu’Il soit aussi en relation avec le Roi Imanuel

Le Roi du Monde extérieur, précisément, l’humanité du Monde extérieur, à la surface de la Terre, ne L’a pas encore reconnu, pas plus qu’elle n’a reconnu Jésus en Melchisédech

De ce fait, il n’est pas utile d’en dire ici davantage. Ceux qui veulent, un jour prochain, être admis dans le Royaume de Dieu sur Terre devront bien reconnaître leur Roi avant d’être admis à pénétrer dans Son Royaume


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